Anne Le Bolloc'h et Jean Combrisson |
Ce sont mes parents. Ils sont décédés tous les deux en 2002 (Jean) et 2003 (Anne). |
|
Anne Le Bolloc'h épouse Combrisson Anne-Geneviève Le Bolloc'h, comme son nom l'indique était bretonne, bien que née à Cherbourg le 19 avrill 1926. Son père, Yves Le Bolloc'h était un des premiers pilotes de l'aéronavale naissante. Les missions de son père la firent voyager en Tunisie. Il y décéda très jeune, Anne avait 7 ans. Elle fit néanmoins de très brillantes études secondaires et "monta" à Paris pour faire ses études de médecine. Brillante et ambitieuse hématologiste, elle déposa plusieurs brevets liés à la transfusion sanguine (elle dirigea longtemps le centre de Transfusion sanguine de l'hôpital St. Antoine) et fut auteur de nombreuses publications scientifiques dont certaines font encore autorité aujourd'hui. Elle fut un des pionniers de la médecine nucléaire en France (Publication sur Amazon) à la fin des années 50. Elle fut aussi la première femme nommée Chef de Service à l'AP-HP et mena en parallèle une carrière de professeur agrégé à Paris VI. Passionnée d'histoire et de langues, elle eut, parmi ses faits d'armes, l'honneur de créer le premier centre de transfusion sanguine en Albanie, au milieu des années 70. Séquestrée par le régime local pendant plusieurs mois, son retour en France fut "négocié" contre un camion rempli de matériel médical. En plus, c'était une cuisinière hors pair. Elle a su m'intéresser à cet art et j'ai hérité d'elle quelques recettes mémorables, que vous trouverez dans la section gastronomique. Comme beaucoup de médecins, elle soignait les autres mais pas elle... Jean (Edouard, Martial) Combrisson Jean Combrisson est né à Paris le 2 février 1924, dans une famille bourgeoise et très cultivée (voir ses propres ascendants). Après de brillantes études secondaires, il intègre PC (maintenant ESPCI) et est diplômé de la 62ème promotion. Après plusieurs séjours de recherche aux Etats-Unis à la fin des années 40, il rencontre et épouse Anne Le Bolloc'h en 1954. Françoise puis Pierre (moi) naîtront de leur union en 1955 et 1958. Après un début de carrière chez Thomson dans les semi-conducteurs, Jean Combrisson entre au CEA où il mène des recherches tout d'abord sur l'ancêtre du Laser (le maser), puis sur les phénomènes de résonance magnétique nucléaire. Conjointement avec Anatole Abragam et Lionel Solomon, il reçoit le grand prix de la Recherche en 1958, des mains du Général De Gaulle, pour leurs travaux ayant abouti à l'invention du magnétomètre. Il continue une brillante carrière dans la physique qui l'amènera au poste de Directeur Adjoint de l'Institut de Recherche Fondamentale du CEA. Parmi ses apports dans ce poste, on peut citer la mise en place des thèses co-financées avec les industries et les régions. Curieux de tout, un peu sculpteur, très collectionneur et "bidouilleur" de génie, il est sans nul doute à l'origine de mes tendances à tout démonter et à tout réparer, façon "Dubout-Mc Gyver". J'ai appris de lui deux ou trois choses importantes, comme "On n'est jamais à l'abri d'un coup d'pôt", "Le pire n'est jamais certain" et "Le mieux est l'ennemi du bien". |
|
Il était doté d'un humour particulièrment corrosif, mélant l'absurde et l'auto-dérision. Il se plaisait à dire qu'il resterait à la postérité, non pas pour sa contribution à l'invention du Laser, qui fut réelle (voir les extraits du livres de Charles Townes "How the Laser happened") , mais pour avoir défini le concept de "fesses" dans le flan Franco-russe. |
![]() |
Il nous a quitté, trop tôt en 2002, à 78 ans à peine. Jean Combrisson sur Google.
|